
Jean-Philippe Darcis, vous êtes coach de l’équipe belge et membre du jury. Quel est votre rôle précis ?
Jean-Philippe Darcis : « Le rôle du coach et du jury est multiple. Tout d’abord, en tant que coach, j’accompagne mon équipe, je veille à ce que tout se passe bien et je leur donne des conseils précieux. Ensuite, en tant que jury, j’interviens sur plusieurs aspects : la dégustation du gâteau glacé, du snack chocolat, ainsi que l’évaluation technique et artistique des différentes pièces en sucre, en chocolat et en glace. Chaque détail compte dans cette compétition où le niveau est incroyablement élevé. »
Quelle place occupe l’émotion gustative dans la notation ?
Jean-Philippe Darcis : « L’émotion gustative est essentielle. Dans notre métier, il ne suffit pas de réaliser des créations visuellement impressionnantes, elles doivent avant tout être excellentes en bouche. C’est pourquoi la dégustation représente une part majeure dans la notation. Un dessert qui procure une émotion forte au palais a naturellement plus de chances d’obtenir une belle note. Ce qui m’a particulièrement marqué cette année, c’est la précision remarquable de la glace de la Corée du Sud : à la fois magnifique, très technique et parfaitement exécutée. Toutes les textures étaient maîtrisées à la perfection. »
Cette année, le show chocolat a remplacé l’entremets au chocolat traditionnel. Qu’est-ce que cela change ?
Jean-Philippe Darcis : « C’est une vrai révolution. Le show chocolat offre une nouvelle approche, plus scénique et proche du snacking. Cela demande une relecture complète des textures et des formats en petites portions. Ce n’est pas un exercice habituel pour nous, il faut donc innover, trouver de nouveaux équilibres. En plus de la dégustation, la mise en scène du produit est évaluée : l’originalité du concept, la manière dont il est présenté… Il faut parfois créer des contenants en chocolat, en beurre frais, en sucre, pour rendre l’expérience encore plus immersive. C’est un challenge passionnant et le niveau cette année est tout simplement exceptionnel. »
Quels sont les pays favoris et comment se positionne la Belgique ?
Jean-Philippe Darcis : « Les pays favoris restent souvent les mêmes : la France, le Japon, l’Italie… Leur niveau est impressionnant. Mais il y a toujours des outsiders qui viennent surprendre. Nous, en Belgique, nous sommes très heureux d’être ici et nous allons tout donner pour obtenir un bon classement. Nous savons que nous avons encore du travail pour atteindre les sommets, mais c’est un défi motivant. »
Une conclusion sur cette édition ?
Jean-Philippe Darcis : « Cette compétition est une démonstration impressionnante de talent et d’innovation. Elle pousse les pâtissiers à se réinventer et à repousser les limites de leur art. Nous assistons à une évolution passionnante de la pâtisserie mondiale. »