Une deuxième journée haletante et une finale mémorable à la Coupe du Monde de Pâtisserie

Coup d’envoi de la compétition : Entre ferveur et concentration

Dès 7 h du matin, les tribunes de la Coupe du Monde de Pâtisserie commençaient à se remplir. On pouvait sentir une effervescence générale dans la salle, portée surtout par les supporters français. chaque équipe était installée dans son box, bien concentrée sur les premières préparations, y compris la France, très attendue. Brandissant des drapeaux bleu, blanc, rouge, les supporters scandaient à l’unisson : « Allez la France ! », galvanisant l’équipe tricolore avant même qu’elle n’envoie l’entremets glacé de la première épreuve. Cette envolée d’enthousiasme s’accompagnait d’une pression palpable : tous les regards étaient tournés vers la France et les médias se focalisaient principalement sur sa performance, plus que sur les autres nations en lice ce jour-là.

Neuf autres pays concouraient pour espérer décrocher le titre de Champion du Monde de la Pâtisserie : les Philippines, l’Île Maurice, la France, le Royaume-Uni, la Malaisie, Singapour, l’Argentine, le Mexique et le Paraguay. Chacun avait l’intention de démontrer son savoir-faire et de séduire le jury avec des créations à la fois techniques, innovantes et respectueuses du thème du patrimoine national.

Crédit photo : Nicolas Reynaud pour la CMP

Comme la veille, les candidats travaillaient avec concentration et précision. Du côté de l’équipe de France, la candidate chocolat Haruka Atsuji donnait vie et mouvement au chocolat. Wallace Cheuk Yin Li, candidat chocolat du Royaume-Uni, pochait cette matière vivante dans des moules pour lui donner forme, tout en jetant un regard furtif autour de lui, comme pour s’accorder un bref instant de respiration avant de replonger dans son travail. Yi King Foo, candidate sucre de la Malaisie, satinait le sucre pour le rendre malléable pendant que Jiayong LIM, candidat chocolat de l’équipe de Singapour,  préparait le glaçage de son entremets glacé. À l’arrière de la scène, les candidats “glace” des différentes équipes sculptaient leurs créations. On pouvait apercevoir Mickaël Guyader, si concentré sur sa sculpture qu’il s’était mis de la glace sur les cheveux en la taillant, les recouvrant ainsi d’un blanc immaculé.

Crédit photo : Coupe du Monde de la Pâtisserie

Présentation des entremets glacés aux fruits: Une épreuve teintée de créativité et d’audace

Le jury de dégustation pour l’épreuve du dessert de restaurant fit son entrée, suivi du Président Pierre Hermé et du Président d’honneur Amaury Guichon, sous le tonnerre d’applaudissements du public. Ils s’installèrent à côté des autres membres du jury “Dessert de restaurant” dont Christophe Lambert, Claire Santos Lopes, Yann Couvreur, Kim Naraé, Fabrizio Mellino, concentrés, accompagnés de leur tablette de notation.
Le chef Jérôme de Oliveira, membre du CIO, présenta le premier entremets glacé au jury. Les élèves de l’école hôtelière déposèrent, avec synchronisation, chaque part devant les membres du jury. Sur chaque portion, on pouvait distinguer le motif  travaillé de la garniture.

Pendant ce temps, l’équipe d’Argentine finalisait les dernières touches de ses entremets glacés, qui devaient être envoyés à 9 h aux membres du jury pour la dégustation et nous être présentés. Les candidats de Malaisie, eux, abordaient cette épreuve avec plus de sérénité.  Chaque équipe anticipait les épreuves à venir, jonglant entre organisation et timing, tout en gérant les imprévus inévitables d’une compétition de cette envergure.

Crédit photo : Coupe du Monde de la Pâtisserie

Puis, vint la présentation des entremets glacés aux fruits aux membres du jury :

Petit rappel : Les équipes devaient réaliser 4 entremets glacés, dont 1 factice. Les trois entremets pour la dégustation devaient être identiques, chacun pour 8 personnes. Les entremets se préparaient sur place. Les mix se trouvaient déjà maturés, mais non turbinés. Les biscuits pouvaient être amenés cuits

  • Les Philippines : Entre soleil, fraîcheur et légèreté
  • Le premier entremets glacé à être posé sur la table du jury était celui des Philippines, portant le nom « Year-long Summer »(“l’été toute l’année”). Il s’agissait d’un entremets glacé cylindrique immaculé, orné de motifs floraux délicats, avec une grande fleur au centre. Cette fleur semblait être la Sampaguita, symbole de dignité et d’honneur aux Philippines. L’ensemble reposait sur un socle de verdure et une libellule se posait élégamment sur un brin d’herbe.

On était plongés en plein cœur de l’été, avec le côté végétal et apaisant de la goyave rose, fruit local utilisé en sorbet et en gelée, sublimée par la fraîcheur d’une gelée au citron. La goyave, au goût tropical puissant mais sucré, se mariait parfaitement avec la douceur crémeuse de la noix de coco, travaillée en glace et ganache montée. L’entremets était également enrichi d’une gelée et d’une génoise au malunggay (aussi appelé moringa), une plante aux feuilles vertes riches en vitamines et au goût légèrement amer, proche de celui du thé. Le tout était relevé par une touche de basilic, une herbe très courante dans la cuisine philippine.

  • L’Île Maurice : La canne à sucre à l’honneur
  • Puis, arriva celui de l’Ile Maurice. Un entremets glacé aux teintes de violet foncé et à l’apparence un peu brute, incarnait l’héritage de l’île Maurice. Il s’inspirait du symbolisme de la canne à sucre, épine dorsale de son économie et de sa culture. Son design, évoquant un paquet de bâtonnets de canne à sucre, rendait hommage à cette tradition tout en mettant en lumière les racines agricoles de l’île.

Les saveurs mettaient à l’honneur des produits locaux, tels que la vanille, la poire, et surtout le cassis de l’île Rodrigues, offrant un profil gustatif à la fois riche et équilibré. En mêlant les techniques de pâtisserie française aux influences culinaires mauriciennes, cet entremets reflétait à la fois l’élégance et la richesse de l’identité multiculturelle de l’île.

  • La France : L’élégance et la délicatesse à la française

L’entremets glacé tant attendu de la France arriva sur la table du jury. Un entremets glacé, d’une blancheur immaculée, incarnait l’élégance à la française dans toute sa pureté et sa finesse. Son design, d’une simplicité sophistiquée, présentait des motifs délicats de racines et de fleurs, symboles d’une beauté naturelle et intemporelle.

À l’intérieur, il révélait un cœur raffiné : un sorbet au thé parisien et au fruit de la passion. Ses pétales se composaient d’un sorbet aux herbes fraîches et de fruit de la passion. Le biscuit croustillant aux amandes contrastant avec un coulis exotique. La passion apportait une note acidulée, équilibrée par le parfait  à la vanille. Enfin, la glace au yaourt à la vanille apportait une touche de fraîcheur qui complétait l’ensemble avec légèreté.

  • Royaume-Uni : L’éclat printanier de la pâquerette 

Suivi de celui de l’équipe du Royaume-Uni qui a voulu rendre hommage à la pâquerette, symbole du printemps, annonçant les journées plus chaudes et l’arrivée de l’été. Avec ses pétales blancs délicats et son centre jaune vibrant, la pâquerette incarnait une beauté naturelle simple et lumineuse.

L’idée était de retranscrire cette fraîcheur et cette légèreté. Le fruit de la passion, avec son côté acidulé, se mêlait à la douceur crémeuse du yaourt provenant d’une ferme locale. Visuellement, l’entremets ressemblait à une grande fleur, avec un pistil jaune et des pétales blancs, brillants et rehaussés de torsades blanches et jaunes, donnant l’impression d’un gâteau élégant.

  • La Malaisie : L’éclat fruité d’un “soleil” tropical

L’entremets glacé « Soleil » s’inscrivait en français et symbolisait la chaleur et la lumière. Ce dessert mettait particulièrement en avant le citrus apricot, un fruit hybride local aux notes acidulées et sucrées, la pistache et le sorbet à l’orange, apportant une fraîcheur vibrante et fruitée.

  • Singapour : Une fusion de cultures

L’équipe de Singapour, à travers ce dessert, cherchait à représenter la diversité de leur culture, notamment l’héritage Peranakan, fusionnant les influences malaises et chinoises. Cet entremets glacé réinventait les saveurs de la cuisine Peranakan, en mettant particulièrement en avant un mélange de glace à la mangue et de glace à la noix de coco, se combinant à un sorbet exotique, apportant une touche de fraîcheur et d’évasion, à l’image des saveurs vibrantes des tropiques.

  • Argentine : L’âme de la “Milonga”

L’équipe d’Argentine avec son entremets glacé « The Little Milonga », a voulu retranscrire l’âme vibrante de sa culture à travers la musique et l’art. Inspiré par la milonga, genre musical et danse traditionnelle précédant le tango, ainsi que par l’art du fileteado de Buenos Aires, cet entremets évoquait le mouvement, l’énergie et l’élégance.
Il se composait d’un gel fraise, d’un semifreddo au fruit de la passion, d’une compotée au fruit de la passion, d’un gel coco et d’un sorbet coco.

  • Mexique : Hommage à la Fête des Morts

L’équipe du Mexique rendait hommage à la Fête des Morts avec un entremets glacé en forme de crâne orné de squelettes, symbole de cette fête vibrante. Les saveurs transportaient au cœur des festivités mexicaines : la fleur d’oranger apportait une touche florale et envoûtante, rehaussée par la cannelle et le mezcal de Oaxaca, une eau-de-vie d’agave au goût fumé.
L’association du sorbet orange, tangerine et mezcal, avec la glace à la goyave et au sésame grillé, créait un équilibre entre fraîcheur, épices et douceur, reflétant la diversité et l’âme du Mexique.

  • Paraguay : L’intensité d’une passion glacée 

 Enfin, L’équipe du Paraguay : avec son entremets glacé “frozen passion” traduisait l’intensité et la douceur de son identité culturelle. Ses torsades rouges et blanches évoquaient la passion et la douceur, rappelant aussi les couleurs du drapeau national. L’alliance du chocolat blond, du biscuit pâte à choux et des saveurs vives de la framboise et du fruit de la passion reflétait l’énergie et la diversité du pays pondérées par la douceur de la  glace vanille. Cet entremets  incarnait ainsi l’intensité et la chaleur du Paraguay à travers un jeu de textures et de contrastes.

En coulisses : Derniers ajustements avant la deuxième épreuve 

Alors que les membres du jury s’étaient retirés en coulisses pour délibérer, les candidats poursuivaient leur travail avec une précision implacable, jonglant entre la préparation de leur dessert de restaurant et la finition de leurs sculptures artistiques. En m’approchant des box, j’avais été impressionnée par la force tranquille des Japonais, dont chaque geste, empreint de maîtrise et de technique, semblait d’une fluidité naturelle. Singapour peaufinait un buste de femme chocolaté. L’Argentine avait étiré une pièce en sucre soufflé rayée, brillante et malléable. Du côté du Mexique, une tige verte en sucre soufflé venait tout juste de prendre forme, ajoutant une touche végétale à leur œuvre.

Crédit photo : Coupe du monde de la pâtisserie

Puis, vint le moment tant attendu : le jury de dégustation « Dessert de restaurant » fit son entrée sur scène. L’excitation montait dans la salle, et les applaudissements avaient redoublé d’intensité à l’annonce de la France, portée par un engouement grandissant.

L’épreuve du Dessert à l’assiette : Un voyage sensoriel envoûtant

Durant cette épreuve, les candidats doivent créer dix desserts mettant à l’honneur un produit de leur pays. Dressés à la minute, ces desserts doivent présenter au moins deux textures et deux températures différentes. Nos regards tentaient de capter le moindre indice de satisfaction sur le visage des jurés, mais tous restaient impassibles et impartiaux.

La cheffe pâtissière et championne du monde des Arts sucrés Johanna Lepape, faisant également partie du comité d’organisation de la Coupe du Monde de Pâtisserie, défilait gracieusement avec chaque dessert devant le carré média, nous offrant un aperçu privilégié de ces chefs-d’œuvre. Chacun racontant une histoire propre à son pays. Ils narraient une identité, une culture, une richesse locale, mises en scène à travers des textures raffinées, des saveurs authentiques et des formes soigneusement travaillées.

Philippines – Golden Harvest
À travers Golden Harvest (“Récolte Dorée”), les candidats mettaient à l’honneur l’abondance et la prospérité des récoltes Philippines en sublimant le riz et les fruits tropicaux, essentiels à la culture du pays. L’ananas Queen, apprécié pour sa chair sucrée et sa délicate touche florale, occupait une place centrale dans cette composition raffinée. Une auréole de meringue élégamment courbée surplombait un ananas poché aux épices, accompagné d’un riz au lait onctueux. Un espuma aux notes subtiles de rice tea et une mousse au riz toasté complétaient ce tableau frais et fruité, accompagné d’un sorbet sculpté en forme d’ananas.

Île Maurice – Paradise Blossom
L’équipe mauricienne, inspirée du Paradise Blossom, avait imaginé une création inspirée des fleurs exotiques qui ornaient l’île et évoquaient sa beauté luxuriante. Tel un bouton en pleine floraison, le dessert se déployait délicatement : des pétales de crème montée à la vanille et au chocolat se posaient sur une gelée translucide de vinaigre, révélant en son cœur un rectangle de blanc-manger garni de sorbet litchi et roselle ( un hibiscus utilisé à l’île Maurice). Un tartare de litchi et un biscuit shortbread à la vanille complétaient cette composition, sublimée par une sauce parfumée au litchi, à la vanille et à l’huile de roselle.

Lorsque vient le tour tant attendu de la France, la salle s’enflamme instantanément. Une excitation palpable envahit l’espace tandis que le dessert tant espéré, incarnation de l’élégance et de la finesse à la française, se dévoile enfin.

France – Entre tradition et modernité
L’équipe française rend hommage à la pureté du coing, un fruit d’exception, tout en valorisant le savoir-faire des producteurs. À travers une composition mêlant coing poché, perles de coing rôti, pamplemousse et citron caviar, les candidats explorent toutes les facettes de ce fruit, alliant respect du produit et audace créative. Une écume de coing et une glace au lait de brebis viennent sublimer l’ensemble, symbolisant à la fois la richesse du terroir et l’innovation.

J’ai particulièrement apprécié le raffinement du dessert britannique, qui se distingue par sa pureté immaculée :

Royaume-Uni – Blossom Butterfly
L’équipe britannique propose Blossom Butterfly, un dessert inspiré d’un souvenir d’enfance empreint de douceur et de simplicité. Il rend hommage aux dimanches après-midi passés dans le jardin, à savourer un pudding de riz accompagné d’une compotée de framboises, tandis que des papillons virevoltent alentour. Cette nostalgie se traduit par une composition délicate : sorbet au thé à la fleur de cerisier et à la framboise, écume anglaise à la vanille et pudding crémeux, le tout subtilement relevé par une touche de vinaigre au caramel. Présenté sur une assiette décorée d’empreintes de papillons, ce dessert capture l’essence des jardins botaniques britanniques et l’innocence des joies enfantines.Autre moment fort : le dessert du Mexique, véritable célébration de la fête Mictlan ( royaume des morts dans la mythologie aztèque), un lieu de passage et de transformation spirituelle.

Les desserts de restaurant des autres nations participantes :

Dessert de la Malaisie
Dessert de Singapour
Dessert de l’Argentine
Dessert du Paraguay

Un Show Chocolat endiablé !

Enfin, les food trucks arrivèrent sur scène, acclamés par les supporters venus des quatre coins du monde. À l’intérieur, les chefs, enthousiastes, donnaient le ton pour ce nouveau show. Les tables étaient disposées comme des comptoirs, et, comme la veille, les pays participaient au Show Chocolat : un challenge où ils réalisaient et scénographiaient, en 10 minutes, 26 créations sucrées à base de chocolat Valrhona dans un esprit finger food, un clin d’œil à la street food. Cette épreuve, qui permettait aux candidats de sortir de leur zone de confort et d’interagir avec le jury et le public, fut une nouvelle fois un véritable succès.

Quelques exemples de créations que j’avais particulièrement appréciées :

L’île Maurice : L’équipe mauricienne faisait vibrer la salle en apportant un vent de soleil et de bonne humeur. Vêtus de leurs chapeaux de paille, ils mettaient l’ambiance avec une danse rythmée sur une musique typiquement mauricienne, plongeant le jury dans l’atmosphère chaleureuse de leur île. Pour leur création, ils revisitaient le Macatia, petit pain moelleux et légèrement sucré emblématique de Maurice, en une version raffinée et gourmande : le Macatia ChocoCoco. Cette version associait une ganache au chocolat à un cœur fondant à la noix de coco, avec un caramel coco et quelques cacahuètes pour l’orner. Ce dessert incarnait l’essence de la cuisine mauricienne, alliant tradition et modernité.

Crédit photo : Christophe Pouget pour la CMP
Crédit photo : Julien Bouvier pour la CMP

La France : L’équipe française mettait un point d’honneur à allier tradition, magie et excellence en transportant le jury dans une carte postale de la France. Arrivant en 2CV, vêtus de marinières et de bérets, ils captaient l’attention du public. Jérémy Massing, candidat Sucre, assurait l’animation, Mickaël Guyader faisait des tours de magie et Haruka préparait les finger foods, plus discrète. Leur food truck, rebaptisé « Chocorico« , arborait fièrement les couleurs de la France et son emblème, le coq. Côté dégustation, ils sublimait l’un des symboles de la gastronomie française avec L’Œuf en chocolat. Sa coquille croquante aux éclats de noisette renfermait une mousse soufflée chocolat-noisette, un streusel chocolaté finement émietté, ainsi qu’un enrobage de beurre clarifié infusé aux agrumes et à la vanille, accompagné d’une crème glacée à la vanille grillée et d’un confit de clémentine. Une démonstration de savoir-faire qui mêlait audace, technicité et identité française. Parmi les spectateurs, un énorme coq gonflable aux couleurs de la France ajoutait encore plus d’énergie à l’ambiance. À chaque passage de l’équipe française, la salle explosait en acclamations, portée par des supporters en folie.

Crédit photo : Christophe Pouget pour la CMP
Crédit photo : Julien Bouvier pour la CMP

J’avais également apprécié la scénographie du :

Mexique : L’équipe rendait un vibrant hommage à la fête des morts avec une mise en scène immersive. Masqués et coiffés de sombreros, les candidats insufflaient l’esprit du Día de Muertos, mêlant tradition et festivité. Leur création, en forme de bougie, à base de patate douce et de chocolat, faisait écho aux offrandes déposées sur les autels en l’honneur des ancêtres. Dans une ambiance enjouée, ils invitaient le jury à partager ce moment, les entraînant dans une danse symbolisant le lien indéfectible entre les vivants et les disparus. À travers ce rituel, ils célébraient la mémoire, la transmission et la joie qui entouraient cette tradition mexicaine ancestrale.

Singapour : L’équipe singapourienne choisissait une approche plus explicative, en prononçant un discours et en mettant en avant la tradition Peranakan, un héritage culturel issu du mélange entre les communautés chinoises et malaises de la région. À travers leur présentation, ils prenaient le temps d’expliquer l’histoire et les influences de cette cuisine raffinée. Leur finger food « Citrus Burst » illustrant ce mélange de tradition et de modernité, avec une croustillante feuilletine, des choux, un coulis d’agrumes zesté et une Chantilly au chocolat Tanariva. Le confit d’orange et la mousse de yuzu apportaient une touche de fraîcheur exotique, et une fine tuile de châtaignier venait structurer l’ensemble. Une belle manière de faire découvrir au jury et au public l’âme de la pâtisserie Peranakan, entre tradition et modernité.

Crédit photo : Julien Bouvier pour la CMP

Enfin, une approche plus légère et décalée du :

Royaume-Uni : L’équipe britannique voulait retranscrire l’ambiance chaleureuse et conviviale des pubs anglais à travers leur scénographie bien pensée et légèrement décalée. En s’inspirant de la bière, élément emblématique de la culture britannique, ils imaginaient un finger food en forme de pinte, aux saveurs réconfortantes. Le crémeux au chocolat noir Manjari, associé à un crumble croquant au cacao, se mariait à la glace à l’orge maltée, évoquant le caractère malté des bières britanniques. Le tout était surmonté d’une écume légère aux éclats de fèves de cacao. À travers cette création, l’équipe savait allier tradition et modernité, rendant hommage à l’art de vivre britannique.

Crédit photo : Julien Bouvier pour la CMP

Autres créations chocolatées du Show Chocolat :

Finger food de la Malaisie
Finger food de l’Argentine

À la fin du Show Chocolat, les food trucks quittaient le site, laissant place à une salle vaste et dégagée. Des tables rondes, élégamment nappées de blanc, étaient disposées sur la scène, chacune destinée à accueillir les sculptures des candidats.

Dernière ligne droite : Installation et présentation des buffets

C’était l’heure du buffet, la dernière étape qui concluait les épreuves de ce concours prestigieux. Chaque équipe devait présenter des créations représentant l’ensemble des éléments techniques et artistiques du concours :

  • une sculpture en sucre,
  • une sculpture en glace,
  • et une sculpture en chocolat.

Ces œuvres étaient l’aboutissement de jours de travail acharné et de précision, chaque détail comptant en cette dernière ligne droite avant le podium. Chaque table était ornée de :

  • Une pièce artistique en chocolat (165 cm, socle compris),
  • Une pièce artistique en sucre (165 cm, socle compris), incluant des éléments en sucre tiré, soufflé et pastillage.
  • Une sculpture en glace hydrique (50 cm, socle compris) réalisée principalement à l’aide de gouges ou de ciseaux, couvrant 70 % du travail.

Le jury d’équipe, composé de membres des nations participantes, se préparait à évaluer ces créations spectaculaires.
Rappel : afin d’assurer une totale impartialité, chaque jury était interdit de noter son propre pays.
Les pièces en sucre, glace et chocolat étaient bientôt installées. Les candidats apportaient les dernières retouches, fixaient les pièces en chocolat, assemblaient le sucre tiré avec une grande précision, tandis que les artisans travaillant la glace peaufinaient leurs sculptures dans les ateliers situés à l’arrière de la scène, chaque détail étant peaufiné avec minutie. La tension montait à mesure que chaque équipe finalisait sa création dans les toutes dernières minutes.

Les encouragements des supporters résonnaient de plus en plus à mesure que la fin du concours approchait.
Les dernières minutes étaient cruciales, et les décors commençaient à être installés sur les tables.
La sculpture en sucre de Singapour, par exemple, était délicatement déposée sur le buffet. Un silence suspendu envahissait la salle, chaque spectateur retenant son souffle, redoutant que la fragilité de l’œuvre ne la fasse s’effondrer avant la présentation finale.

Crédit photo : Nicolas Reynaud pour la CMP

La France, qui bénéficiait d’une attention particulière, s’apprêtait à poser son coq français en sucre.
Le Royaume-Uni avait opté pour une figure inspirée de Mary Poppins, vêtue d’un manteau rouge dont le parapluie était en train d’être finalisé par le candidat et les Philippines peaufinaient leur taureau en chocolat et leur riziculteur en sucre.

Au moment où la France déposait sa sculpture, un soupir collectif de soulagement se faisait entendre dans la salle. Tout le monde était satisfait de voir l’œuvre en place, intacte.

Le moment tant attendu : la présentation des buffets

Les pièces du buffet (les 3 pièces artistiques et les factices) devaient être liées entre elles. Les desserts factices devaient avoir un point de contact avec l’une des sculptures. La hauteur maximale de l’ensemble était de 165 cm.
Enfin, c’était le moment où l’art de la pâtisserie atteignait son apogée : tous les buffets étaient dressés. Chacun témoignait de la créativité, de la maîtrise et de l’innovation des candidats.

🇵🇭 Les Philippines : L’équipe des Philippines avait choisi de rendre hommage à ses traditions agricoles et à sa riche biodiversité à travers des sculptures. Leur magnifique sculpture en sucre représentait un riziculteur portant un chapeau de bambou, tenant dans sa main une fleur. Bien que l’œuvre fût d’une grande beauté, on remarquait qu’il manquait un avant-bras et une demi-jambe : peut-être n’avaient-ils pas eu le temps de finaliser tous les détails dans les dernières minutes ? À côté de cette figure centrale, se trouvait une sculpture en glace qui prenait la forme d’un oiseau tropical, observant le riziculteur qui évoquait la faune exotique typique des Philippines, avec une végétation luxuriante en toile de fond. L’équipe avait aussi ajouté des produits exotiques comme l’ananas, soulignant l’abondance de la nature locale. Enfin, une sculpture en chocolat représentait un taureau qui était capturé par un cordon.

Crédit photos : Julien Bouvier pour la CMP

🇲🇺 L’Ile Maurice : L’équipe rendait hommage à son héritage à travers son buffet, mettant en lumière le symbolisme de la canne à sucre, pilier de son économie. Une sculpture en chocolat représentait une bouteille de rhum, symbole de cette production. À côté, une sculpture en glace cubique et des éléments de végétation luxuriante en sucre tiré évoquaient la richesse naturelle de l’île. Le buffet intégrait aussi des éléments des autres épreuves : des bâtonnets de canne à sucre dans l’entremets glacé et le finger food.


Crédit photos : Julien Bouvier pour la CMP

Tous les objectifs étaient tournés vers les majestueuses sculptures aussi délicates que raffinées de :

🇫🇷 La France : L’équipe de France voulait capturer l’essence de son patrimoine, de son savoir-faire et de sa culture à travers des créations audacieuses et raffinées. Le coq bleu en sucre, émergeant magistralement de l’œuf blanc, symbolisait l’identité nationale. Avec une maîtrise incroyable des motifs et des détails, des yeux en or en transparence, et des plumes inspirées du paon, cette sculpture donnait une dimension presque féérique à l’œuvre. La candidate en chocolat avait complété ce tableau en représentant une jeune fille des années 50, vêtue d’un béret et d’une robe rouge, symbolisant la mode française, sortant d’une 2CV, emblème de la France. Une parfaite fusion entre tradition et modernité, entièrement réalisée en chocolat. Le candidat en glace avait finalisé le buffet avec une sculpture d’avion en glace, rappelant l’innovation et l’esprit visionnaire français. Bien que certaines fleurs aient manqué de fixation, ne laissant que la tige visible, cela n’avait en rien altéré l’impression générale. La performance avait été impressionnante, tant par la technique, la précision, que par l’attention aux détails, qui avaient bluffé le public.

🇬🇧 Le Royaume-Uni : L’équipe britannique racontait, à travers son buffet, une histoire où l’architecture, la nature et la féerie se rencontraient, offrant un tableau empreint de poésie et de grandeur. L’abbaye immaculée en chocolat, d’une belle précision, incarnait l’élégance gothique du patrimoine britannique. Pour y accéder, un escalier de marbre bordé de lampadaires invitait à une ascension presque spirituelle. Au sommet, une silhouette féminine, coiffée d’un chapeau et portée par un parapluie, évoquait Mary Poppins, mêlant tradition et fantaisie. Ce choix apportait une touche de magie, comme une invitation à voyager dans le temps. La fontaine en glace, avec sa transparence, symbolisait le raffinement et l’histoire de l’Angleterre et les fleurs en sucre faisaient écho à l’importance des jardins dans la culture britannique.


Crédit photos : Julien Bouvier pour la CMP

🇲🇾 La Malaisie : L’équipe de la Malaisie voulait refléter l’élégance de sa culture métissée et multiculturelle. Une jeune femme en sculpture de chocolat, vêtue d’un corsage en dentelle, entourée de fleurs et surmontée d’un paon en sucre aux plumes délicates, incarnait cette fusion culturelle. Les plumes transparentes ajoutaient légèreté et raffinement à l’ensemble. L’entremets glacé et la bûche cylindrique des épreuves précédentes avec le finger food en forme de fleur complétaient ce buffet.


Crédit photos : Julien Bouvier pour la CMP

🇸🇬 Singapour : L’équipe de Singapour cherchait à retranscrire, à travers son buffet intitulé « Singapore the Exceptional », son héritage culturel unique marqué par l’influence Peranakan, un mélange des traditions malaises et chinoises. La sculpture féminine en chocolat incarnait cet exotisme, avec sa ceinture de fleurs et un papillon délicatement posé sur son doigt, symbolisant la richesse artisanale et la finesse des détails propres à cette culture. L’univers marin, omniprésent à Singapour, était représenté par des sculptures de poissons : un poisson en glace translucide, un majestueux poisson jaune pâle teinté de rouge et doré en sucre, et un autre plus petit en chocolat. L’ensemble du buffet illustrait donc l’identité singapourienne, entre tradition et modernité, en mettant en avant son raffinement, son métissage culturel et son lien profond avec la mer.


Crédit photos : Julien Bouvier pour la CMP

Sculptures des autres pays participants :

Argentine – Crédit photo : Julien Bouvier pour la CMP
Paraguay – Crédit photo : Julien Bouvier pour la CMP

Le Japon réitérait l’exploit et remportait la Coupe du Monde de la Pâtisserie 2025

Les buffets, retirés pour exposer les sculptures à l’entrée de la Coupe du Monde de la Pâtisserie, offraient une dernière occasion d’admirer ces chefs d’œuvre avant le verdict final. L’excitation montait alors que la foule se pressait dans la salle, remplissant chaque recoin. Les spectateurs étaient suspendus à l’instant où le classement allait être révélé. Tous les yeux étaient rivés sur la scène et la France espérait secrètement décrocher une place sur le podium. À mesure que les enveloppes s’ouvraient, les équipes des 9 nations participantes retenaient leur souffle.

Le Japon a finalement été couronné une nouvelle fois, réitérant son exploit de 2023 et remportant ainsi la Coupe du Monde de la Pâtisserie 2025. Une victoire éclatante pour les pâtissiers japonais.

Crédit photo : Nicolas Reynaud pour la CMP

Une médaille d’argent pour la France

La France, quant à elle, avait décroché la médaille d’argent. Une belle place sur le podium certes mais aussi une certaine frustration après avoir tant espéré la première place. Néanmoins, cette place n’enlevait rien à la qualité de leur performance, marquée par un spectacle grandiose et une maîtrise technique impressionnante.

La Malaisie et la Belgique complétaient le podium

La Malaisie avait bien mérité sa médaille de bronze, après son bel exploit. Quant à la Belgique, elle avait été honorée par un Prix spécial Éco-responsable. Ses efforts, pour intégrer des pratiques durables et respectueuses de l’environnement dans leur travail, avaient été chaleureusement salués.

Crédit photos : Nicolas Reynaud pour la CMP
Crédit photos : Nicolas Reynaud pour la CMP

Sur le podium français, la déception était visible, plus marquée que chez les autres équipes. Mais au-delà du classement, ce que l’on retirait, c’était qu’ils avaient offert un spectacle grandiose, poussant leur art à son paroxysme. Une démonstration de talent, de passion et de dépassement de soi qui restera gravée dans nos mémoires.

4ème : CHINE12ème : MAROC
5ème : BELGIQUE13ème : PARAGUAY
6ème : ITALIE14ème : CHILI
7ème : CORÉE DU SUD15ème : COLOMBIE
8ème : SINGAPOUR16ème : ÎLE MAURICE
9ème : ROYAUME-UNI17ème : MEXIQUE
10ème : ARGENTINE18ème : EGYPTE
11ème : PHILIPPINES
Crédit photo : Stéphane Pouget pour la CMP

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