Impossible d’envisager une finale du Maf Pâtissier sans Nathalie Bohbot, responsable de Direction et cheffe de projet à la Confédération Nationale des Artisans Pâtissiers, présidée par le Chef-MOF Laurent Le Daniel, et pilier dans l’organisation du Meilleur Apprenti de France (Maf) Pâtissier. En charge de coordonner l’événement et d’accompagner les candidats tout au long de leur parcours, elle veille avec professionnalisme et bienveillance à leur confort et leur bien-être. Son engagement total lui a valu le surnom affectueux de “’la petite maman des Maf Pâtissier” de la part des anciens candidats. Elle nous dévoile les coulisses de ce concours, qui existe depuis 46 ans, son rôle auprès des finalistes et les spécificités du règlement.
Pouvez-vous nous expliquer votre rôle au sein de la Confédération Nationale des Artisans Pâtissiers et comment le Maf Pâtissier a évolué ces dernières années ?
Je suis responsable de direction et cheffe de projet au sein de la Confédération Nationale des Artisans Pâtissiers. Mon rôle principal est de gérer les adhésions, en étant à l’écoute des adhérents, ainsi que l’administration et la comptabilité. Chaque année, je suis en charge de deux événements majeurs : le MAF Pâtissier et le TIPCF (Trophée International de la Pâtisserie Chocolaterie Française), qui se tient au Salon du Chocolat. D’ailleurs, on me surnomme le “couteau suisse” de la Confédération !
Comment se déroulent les sélections à partir du moment où les candidats envoient leur candidature pour le Maf Pâtissier ?
Une fois le sujet validé, je l’envoie courant juin à tous les présidents de départements et de régions, ainsi qu’à tous les CFA, accompagné de la grille de notation et d’une fiche d’identification du lauréat. Cette fiche contient les coordonnées des deux candidats (lauréat et suppléant), ainsi que les coordonnées du CFA et du maître d’apprentissage. Les présidents doivent remplir ces informations et me les renvoyer.
Quels sont les critères de sélection à prendre en compte pour la finale ?
Les candidats, le jour de la finale, doivent :
- Avoir moins de 21 ans au 1er janvier de l’année de la finale.
- Être titulaire du CAP Pâtissier depuis moins de 2 ans avant la finale.
Y a-t-il un quota de candidats par région ?
Il n’y a pas de quota fixe de candidats par région. Tout dépend des places disponibles dans les CFA. Avant, il y avait un finaliste par région, mais depuis deux ou trois ans, pour les grandes régions comme la Bourgogne/Franche-Comté, l’Auvergne/Rhône-Alpes et l’Occitanie, nous organisons deux finales avec deux finalistes.
Comment se déroule la sélection des candidats par région, et combien de sélections ont lieu avant la grande finale ?
Chaque président de région ou de département gère les inscriptions des candidats. La Confédération de la pâtisserie ne gère pas les sélections régionales, mais reçoit les résultats par région.
Les critères de sélection sont-ils les mêmes à l’échelle régionale et nationale ?
Les critères sont identiques pour toutes les régions puisqu’ils reçoivent le même sujet pour la sélection régionale. Ce qui diffère par rapport à la sélection nationale, c’est qu’ils conservent souvent la pièce artistique en plus.
Comment accompagnez-vous les apprentis qui concourent à la finale ?
Depuis que le Président de la Confédération, Laurent Le Daniel, m’a confiée l’organisation du Maf Pâtissier en 2022, j’ai eu l’idée de créer un groupe WhatsApp avec les finalistes pour m’adapter à la nouvelle génération, plus présente sur téléphone que par e-mail. L’objectif était de permettre aux finalistes de faire connaissance, de communiquer et de créer un espace de partage. J’ai remarqué qu’il s’est développé un véritable esprit d’équipe, avec un élan de solidarité et de bienveillance entre les candidats. Le but était de les fédérer, de favoriser la cohésion et de créer un réseau entre eux.
Combien de réunions de préparation sont organisées avant la grande finale ?
Il n’y a qu’une seule réunion de préparation, qui se déroule chaque année en janvier. Cette année, nous avons eu la chance de nous retrouver au Château de Ferrières puisque le Président du Jury du MAF Pâtissier pour l’édition 2025 est le chef Desty Brami. L’objectif de cette rencontre était de rassembler les finalistes, de créer un esprit de cohésion entre eux et de leur fournir toutes les informations nécessaires pour qu’ils abordent la finale du Meilleur Apprenti de France Pâtissier 2025 dans les meilleures conditions possibles. C’est aussi un moment privilégié pour échanger, apprendre à mieux se connaître et poser toutes les questions qu’ils ont en tête.

Président du Jury du MAF, Desty Brami et Laurent Le Daniel (Président de la Conféderation).
Je prépare mentalement les finalistes et je veille à les accompagner tout au long de l’année via le groupe WhatsApp sur lequel on communique. Même après la compétition, je garde un œil sur leur parcours, je les soutiens et je les aide dans leurs projets professionnels. Il arrive aussi que je sollicite d’anciens Maf Pâtissier et nouveaux finalistes lors d’évènements comme le Trophée International de la Pâtisserie Chocolaterie au Salon du Chocolat en octobre. C’est l’occasion pour nous de nous retrouver, d’échanger et de renforcer ce lien. Je les accompagne jusqu’au bout, je ne les laisse pas partir sans un suivi et je suis toujours là pour eux.
Que se passe-t-il si un candidat est absent le jour de la réunion ?
Cette année, un candidat n’a pas pu assister à la réunion de préparation : celui de la région Outre-mer, de l’île de la Réunion, en raison de l’éloignement géographique. Quoi qu’il arrive, j’envoie un résumé de la réunion avec les questions-réponses des candidats, le plan du laboratoire, les horaires de passage pour les fours et un tableau des horaires de dégustation à tous les candidats pour qu’ils aient toutes les informations nécessaires. Pour les candidats absents, je leur fais également des vidéos du laboratoire et tout ce qu’il faut savoir sur la réunion. Je leur envoie ces informations en privé sur WhatsApp et j’organise parfois un appel téléphonique pour échanger et répondre à toutes leurs questions.
Un candidat a dû se désister cette année à cause d’une blessure. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Cette année, un candidat des Hauts-de-France, Noah Gauthier, apprenti d’Ophélie Barès, a eu un accident de trottinette et ne pourra pas concourir ( l’ensemble de la Confédération lui souhaite un prompt rétablissement). Il a été remplacé par sa suppléante : Jennyfer VANDENEMEN.
Des consignes précises sont-elles données aux candidats avant la compétition ?
Oui, il y a toujours des consignes précises avant la compétition, comme celles de ne pas porter de veste avec nom et prénom ou tout élément qui pourrait identifier leur région pour garantir l’anonymat. Nous donnons également de nombreuses autres consignes relatives au règlement et à divers aspects de la compétition.
Comment s’est faite la composition du jury ? Qui a choisi le jury ?
Chaque année, avec le Président de la Confédération, Laurent Le Daniel, nous aimons renouveler le jury pour apporter un peu de fraîcheur et de diversité.Pour cette nouvelle édition, le Président du jury, Desty Brami, a d’abord fait sa sélection, et ensuite, j’ai complété le reste.Il y a trois jurys différents. Le premier, le jury de travail qui évalue la technique, la propreté et l’organisation des candidats. Ensuite, il y a le jury de dégustation, qui se concentre sur la qualité gustative et l’équilibre des saveurs des créations.Enfin, il y a le jury de présentation, qui évalue l’esthétique et la créativité des réalisations.
Y a-t-il des contraintes concernant les matières premières ou les techniques utilisées par les candidats ?
Oui, il y a des contraintes concernant les matières premières et les techniques utilisées. En ce qui concerne les matières premières, les candidats doivent obligatoirement utiliser les produits de nos partenaires, tels que Les Vergers Boiron, Cacao Barry, Louis François, etc… Les candidats passent leurs commandes pour les essais afin de tester le chocolat, les purées de fruits et ces mêmes produits leur sont fournis le jour J. En revanche, il est strictement interdit d’utiliser des colorants artificiels ou de l’isomalt. Plusieurs autres contraintes sont également mises en place pour s’adapter aux nouvelles réglementations.
Que se passe-t-il si un problème technique survient, par exemple si un four tombe en panne, lors de la finale du Maf Pâtissier ?
Nous avons quatre commissaires présents la veille du concours (le dimanche) qui vérifient les matières premières de tous les candidats pour éviter tout mélange. Les candidats peuvent également s’installer par rapport à leur espace réfrigéré. Le jour du concours, les commissaires sont présents du début à la fin, et les jurys de travail également. S’il y a un problème technique, les commissaires et les jurys de travail sont là pour les épauler et régler ces soucis, comme par exemple ajuster les températures des fours selon les besoins des candidats.

Les anciens lauréats sont-ils impliqués dans l’édition suivante du concours ?
Pour les anciens lauréats, avec le Président de la Confédération, Laurent Le Daniel, nous avons organisé une édition spéciale en 2024 à Ferrandi-Dijon. Comme c’était la 45e finale, l’ancien rédacteur en chef du Journal des Pâtissiers et invité d’honneur du Maf Pâtissier 2025, Franck Lacroix, a eu l’idée de réunir tous les anciens lauréats du Maf Pâtissier. Il arrive parfois que d’anciens Maf Pâtissier soient également membres du jury ou viennent à la remise des prix. Cette année, par exemple, nous avons Martin Jaroux et Nicolas Berger, qui sont membres du jury et anciens Maf Pâtissier. Ça montre qu’ils sont là pour soutenir les jeunes talents et partager leur expérience avec eux. C’est vraiment important pour moi qu’ils restent connectés aux nouvelles générations et qu’ils transmettent ce qu’ils ont appris tout au long de leur parcours.
Effectivement, pour la première fois, nous avons souhaité nommer un parrain ou une marraine junior pour cette édition. C’est une première : Laelya Van Der Vliet sera la marraine junior pour l’édition 2025.
Nous l’avons choisie parce qu’elle était la lauréate et qui mieux qu’elle pour représenter les nouveaux finalistes ?

et Thierry Lalet, Président National de la Confédération
des Chocolatiers et des confiseurs)
Crédit photos : Confédération Nationale des Artisans Pâtissiers.