Les caprices d’Elisa

Je flânais dans la calme rue Ange Fontan, au cœur du quartier de Paramé. Mes pas résonnaient légèrement sur les anciens pavés, et je me laissais transporter par l’atmosphère paisible de cette charmante enclave. Soudain, mes yeux furent attirés par une boutique « girly », toute parée de teintes roses et blanches, joliment nommée « Les Caprices d’Elisa ».

À peine avais-je poussé la porte qu’une délicieuse odeur de Kouign-Amann m’envoûta ! Derrière son comptoir, Elisa, pleine d’entrain et de bonhomie, m’accueillit avec un large sourire. Elle était prête à partager son histoire et à me présenter ses créations, toutes aussi soignées que gourmandes. C’est sans doute ce que j’apprécie le plus dans mes échanges avec les pâtissiers : découvrir leur parcours et l’histoire de leurs créations. Cela m’enrichit, me permet de comprendre la démarche du Chef et d’entrevoir sa vision de la pâtisserie.

Qui est Elisa ?

Après avoir obtenu son CAP Pâtisserie et chocolaterie au CFA de Ploufragan, ainsi que son BTM en pâtisserie, elle a fait ses armes chez Carré chocolat à Saint-Malo et chez Laurent Le Daniel à Rennes. Anciennement cheffe pâtissière à la Brasserie du Sillon, elle a saisi l’opportunité de devenir entrepreneure en 2019. En tant que finaliste du MAF PÂTISSIER, elle s’est classée 4e, aux côtés d’Enzo Roussel. Sa vitrine propose une variété alléchante, allant de confiseries, macarons, tartelettes et entremets à des pâtes, sablés, kouign amann, et ses fameux caprices, des brioches à la crème brûlée déclinées en saveurs pistache, vanille ou chocolat. Le week-end, elle confectionne également des viennoiseries toujours avec des produits locaux et de qualité

HALTE !  LA DÉGUSTATION

Le gâteau aux pommes 

C’est bien plus qu’un simple gâteau aux pommes, c’est un vibrant hommage à sa grand-mère, imprégné d’amour, de délicatesse et de nostalgie. Chaque bouchée est un voyage dans ses souvenirs d’enfance où les parfums familiers et les textures réconfortantes évoquent les moments passés avec elle en cuisine.

Chaque strate de pomme, disposée avec soin en couches successives, cuites, confites, fondantes et caramélisées, révèle une saveur sucrée et finement acidulée. Leur texture fondante se mêle à la moelleusité de l’appareil désucré pour encore plus de plaisir, et chaque bouchée qui rappelle le savoir-faire d’antan nous enlace par sa gourmandise, dévoilant ainsi les saveurs authentiques des desserts préparés avec amour par nos grands-mères.

L’Ange

S’il y a bien une pâtisserie qui incarne l’essence de la Bretagne, c’est celle-ci, car elle renferme tous ses marqueurs distinctifs : le caramel beurre salé, les pommes, le sarrasin et la crème d’ange. En plongeant ma cuillère dans ce nuage de douceur qui se marie intimement avec le caramel, je découvre un bel équilibre de saveurs et de textures. Sous son voile de légèreté, la crème d’ange, délicate et aérienne est magnifiée par les nuances torréfiées du sarrasin. L’onctuosité du caramel beurre salé lie le tout en rehaussant savamment les pommes caramélisées. Le caractère corsé du sarrasin soufflé ajoute une note rustique, terreuse, de la profondeur et du contraste par leur texture croquante. Tout le réconfort est apporté par les pommes caramélisées, fondantes et sucrées. L’alliance du caramel beurre salé et de la crème d’ange, qui enlace les pommes cuites caramélisées rappellent la générosité et la richesse de la Bretagne. Un véritable hommage gourmand, où chaque bouchée transporte immédiatement vers les embruns de la côte et les vergers ensoleillés

Qu’est-ce que la crème d’ange ? C’est une crème légère à base de crème fouettée et de meringue onctueuse

Le Kouign-Amann

Je suis toujours un peu méfiante à l’égard des Kouign-Amann car leur texture peut facilement basculer vers une consistance caoutchouteuse ou trop dense, avec un excès de gras ou de sucre. C’est pour cela que j’en mange rarement. Pourtant, le Kouign-Amann d’Elisa m’a réconciliée avec cette spécialité bretonne : il était parfaitement équilibré !

D’une belle fraîcheur, sa croûte était légèrement caramélisée et croustillante à souhait témoignant  d’une cuisson bien maîtrisée. Dès qu’elle se rompait, elle dévoilait une mie à la fois moelleuse, quasi fondante. Chaque strate feuilletée révélait un feuilletage bien développé, léger et aérien, déployant un bon goût beurre demi-sel, qui venait équilibrer la douceur caramélisée de la croûte. Le caramel, finement dosé, n’était pas trop sucré, juste assez pour apporter une touche de douceur sans alourdir le palais. Le contraste entre cette surface croustillante et la mie quasi fondante était bien marqué, de quoi ravir même les papilles les plus exigeantes. 

Une belle adresse à ne pas manquer ! 

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